Maman a tort de Michel Bussi

Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur

La commandante Marianne Augresse et son équipe sont sur les dents. Hier, Timo Soler a été repéré dans le quartier de Saint-François.

Presque un an que sa brigade lui court après.

Six janvier 2015,

Un braquage à Deauville par un gang.

Plusieurs vitrines de magasins de luxes sont braquées et vidées.

Bien que tout soit organisé à la perfection, la malchance s’en mêle.

Des échanges de coups de feu en pleine ville.

Le couple du gang, armes à la main, est abattu par les forces de l’ordre.

Les deux motards, censés les récupérer, arrivent à s’enfuir.

L’un d’entre eux, pourtant manque de peu de se faire attraper, il chute et laisse échapper son casque.

Son visage est immortalisé par les caméras.

C’est Timo Soler. Dans sa fuite, il embarque avec lui une balle de neuf millimètre et depuis ce jour, silence radio. Aucune trace du truand, comme s’il avait disparu de la surface de la terre.

Enfin, il a réapparu sur les radars !

Alors que la commandante se détend dans son bain, la sonnerie du téléphone résonne chez elle.

Elle décroche aussitôt, le Timo, c’est une grosse prise, alors elle est au taquet, et donc …. Et bah non.

Vasile Dragonman. Il a eu son numéro grâce à Angélique Fontaine, la meilleure amie de la Commandante.

Un chouille énervée, elle le laisse parler.

Vasile est psychologue scolaire, il s’occupe de toute la région nord de l’estuaire du Havres.

Depuis quelques semaines, il s’occupe d’un jeune enfant et il est très inquiet.

L’enfant, prétend que sa mère n’est pas sa mère.

D’abord agacée, Marianne essaie de s’en débarrasser, mais devant l’insistance du psy, elle décide de le voir le lendemain.

À la brigade, alors que la commandante attend des nouvelles de Timo, Vasile Dragonman développe un peu plus.

L’enfant n’a pas encore quatre ans, il tient des propos singuliers. Il prétend que ses parents ne sont pas ses parents, lui décrit des souvenirs d’une autre vie et d’une autre maison.

Seul problème, il utilise un vocable d’enfant, des images pas toujours compréhensibles pour des adultes.

Vasile ne l’explique pas, toutes les preuves qui existent tentent à prouver que les parents sont les parents biologiques de l’enfant et pourtant, il le croit.

L’urgence tient dans le fait qu’entre trois et quatre ans, les souvenirs d’un enfant ne s’impriment pas, ils s’effacent.

Malone n’a pas encore quatre ans, si ce qu’il dit est vrai alors il vit avec deux adultes qui se font passer pour ses parents

Pourquoi ? Comment ? Et surtout, jusqu’où cela va-t-il aller ?

Avis du traqueur :

À quand remonte votre souvenir le plus lointain ?

Ce livre est une gigantesque poupée gigogne, à chaque fois que l’une d’elles apparaît, on pense que c’est la dernière et….non, il y en a une autre, jusqu’à la dernière ligne.

À travers l’enfant, on découvre l’incompréhension, la dépendance.

On vit l’urgence d’une situation qu’il ne comprend pas.

À travers le psy, on vit les recherches et l’inquiétude.

À travers les parents, on vit le doute.

À travers la Commandante, on vit l’enquête et toutes les étapes jusqu’à un final renversant.

Un travail colossal de l’auteur sur la psyché d’un enfant de trois ans.

Une intrigue étonnante, fondée sur la psychologie d’un très jeune enfant. L’auteur réussit le tour de force de se plonger dans la peau d’un enfant et de donner corps à une histoire aussi complexe que flippante.

La force de Bussi est de construire une histoire terriblement réaliste et de la planter dans des décors de tous les jours.

Avec des images de notre quotidien, il nous met le pied à l’étrier.

Pas à pas, il met en place une composition narrative machiavélique. Chaque mot, chaque nom doit être pris en compte.

Un énorme coup de cœur pour ce polar remarquablement efficace et addictif.

Bussi n’est pas un simple auteur, c’est aussi un conteur d’histoire.

Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur