Vaste comme la nuit de Elena Piacentini

Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur

Quand elle reçoit une lettre de Lazaret, son ancien chef de groupe, la capitaine Mathilde Sénéchal pense pouvoir encore y échapper. Mais c’était sans compter sur Lazaret. Avant elle, il a vu, avant elle, il a su et deviné.

C’est le moment de s’y coller. Elle n’est plus seule. Même ce vœu qu’elle s’était fait à elle-même de ne pas avoir d’enfant ne tient plus.

Maintenant, il y a Adèle, sa jeune voisine.

Dès qu’Adèle et sa mère ont emménagé, la jeune adolescente s’est approchée de Mathilde. La mère de la jeune fille est aux abonnés absents avec des beaux-pères qui défilent sans être vraiment là.

Avec force et persévérance, elle a fait tomber les barricades montées par Mathilde.

Elle est devenue sa mère de substitution, comme une évidence.

Et puis maintenant, il y Pierre Orsalhièr, un drôle de zèbre celui-là !

Un ex-flic et un bon Ariégeois, il n’est pas très communicatif. Il a fait irruption dans sa vie pendant qu’elle essayait de remettre de l’ordre dans son passé.

Un peu photographe, un peu guide haute montagne toujours à la recherche de son ours. Il se tient à ses côtés.

Il connaît son histoire et lui donne des coups de main quand elle essaie de recoller les morceaux de son histoire avant ses neuf ans. Un cold case personnel qui semble insoluble.

À eux trois, ils forment une famille toute cabossée où chacun vient avec ses propres valises bien chargées.

Pour que tout s’emboîte, Mathilde doit aller au bout de son chemin.

Elle passe ses mains sur ses cheveux coupés court. La pulpe de ses doigts rencontre la cicatrice sur son crâne. C’est la seule trace de cet accident. Cette boursouflure qui la pousse à se lancer dans cette enquête aussi complexe que dangereuse.

Un accident de vélo, survenu l’été de ses neuf ans, a fait basculer sa vie. Le choc a déclenché une hypersensibilité olfactive et une phobie à la menthe.

Elle n’a gardé que très peu de souvenirs de son enfance. Des flashs, des images fragmentées et le cauchemar de cette fuite à vélo, des odeurs de mousse, de menthe flottent autour d’elle. Elle poursuit sa chute qui ne s’arrête qu’au moment où le réveil l’arrache de son cauchemar.

C’est un peu comme si elle était née ce jour-là. Tout ce qui s’est passé avant est emmuré, mais tente de sortir par tous les moyens.

Cela s’est passé dans un petit village non loin de Dieppe.

Avec toute la smala, elle retourne d’où elle vient.

Elle rouvre des portes que son père a continué à entretenir. Elle entre dans des pièces qu’elle avait oubliées.

Elle retrouve des senteurs qui peuvent la plier en deux dès que les effluves viennent saturer ses narines des odeurs qui l’entourent.

Elle doit penser en flic et retourner trente ans en arrière pour revenir à l’origine de tout.

Elle rejoint un pays où tous ont avalé leurs langues. Elle ne trouve que des survivants, des durs, ceux qui savent mais ne veulent rien dire.

Hortense dirige tout d’une poigne de fer et organise sa vengeance.

Mathilde n’aura rien, elle va devoir soulever chaque pierre et secouer les arbres de la forêt qui l’entoure afin que ses souvenirs réapparaissent.

Mais déjà, des photographies et des objets lui chamboulent le cerveau. Des réminiscences de sa vie d’enfant jaillissent et lui laisse entrevoir d’autres personnes, des noms, des sons et des odeurs.

Autour des adultes qui ne s’aiment pas, elle s’est retrouvée au beau milieu d’une histoire qui ne la concernait pas.

Lazaret est passé par ici avant de repartir. Il lui a ouvert des portes, il lui a préparé son entrée, à elle d’aller au bout.

Que la fête commence. Même si elle doit tout brûler, elle va trouver ce qu’elle désire même si pour cela, elle doit plonger dans un passé qui a bouleversé sa vie et va la changer à jamais.

Avis du traqueur :

Un vrai coup de cœur pour un roman qui m’a à la fois intrigué et embarqué dans une histoire complexe.

Des rebondissements dans tous les sens, des changements d’époques concernant tous les personnages.

L’auteure a créé une histoire incroyable où tous s’entremêlent. Les individus sont puissants et attachants.

On est vraiment embarqué dans sa propre cold case et on essaie de deviner ce qui a bien pu arriver de si grave pour qu’une enfant de neuf ans raye les neuf premières années de sa vie.

On découvre des personnages très différents. Des rancunes familiales, des vieilles haines enfouies qui pourrissent sur plusieurs générations.

L’histoire de l’auteure comporte de nombreux interlocuteurs. Elena Piacentini nous a fait un petit schéma qui donne les liens entre les personnages quand on s’y perd un peu.

L’écriture de l’auteure est calibrée pour ce type de roman. Les détails qu’elle apporte à tout le paysage et l’environnement qui nous entoure permettent de nous plonger dans une région pleine de mystères.

Cette forêt dense, dangereuse et attirante à la foi d’où se dégage des effluves enivrants et entêtants.

Les interlocuteurs que l’on rencontre restent bouches cousues, voulant laisser le passé derrière eux.

Reste Hortense, une héroïne incroyable et qui est le personnage charismatique de toute cette histoire.

Dans Note d’auteur, Elena Piacentini nous raconte le pourquoi de ce roman et nous apprend des mots comme la psychogénéalogie et scénarios transgénérationnels.

Elle aborde des sujets que nous avons pu voir dans nos familles respectives, comme des noms douloureux à prononcer ou des dates récurrentes difficiles à passer.

Un roman différent à dévorer comme des chouquettes, avec délectation…..

    Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur

    Vaste comme la nuit de Elena Piacentini Éditions Fleuvenoir

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