Le tatoueur d’Auschwitz de Heather Morris

CHOUQUETTE D’OR

Avril 1942, Lale Sokolov est dans un train qui l’entraîne vers le camp d’Auschwitz.

Jusqu’à là, sa vie a été plutôt chaleureuse et bienveillante.

Des parents aimants, une fratrie qui l’aime.

Il profite de sa vie sans se poser trop de questions.

Amateur de femmes et de tous les plaisirs en général, le voilà projeté dans un wagon rempli d’êtres humains, entassés comme des bestiaux.

Au bout de quelques heures, ce ne sont que des silhouettes qui tentent de rester debout.

Certains s’effondrent ou s’étouffent pendant que d’autres se battent pour garder un peu d’espace.

Lale, lui, a réussi à s’isoler.

Le wagon ne doit pas faire plus de deux mètres cinquante de large.

Quand le gouvernement slovaque, a exigé qu’un homme de chaque famille juive aille travailler en Allemagne, il s’est sacrifié dans l’espoir que sa famille survivrait.

C’est dans cet enfer qu’il rencontre, Aron.

Autant Lale observe en gardant son calme, autant Aron a envie d’en découdre avec les gardes armés.

Le calme de Lale semble attirer ceux qui se posent des questions.

Il reste sur ses gardes, observe et tente de se faire oublier.

Le train vient de s’arrêter.

Une énorme agitation règne à l’extérieur.

Des chiens aboient, des ordres sont hurlés en allemand.

En quelques instants, le wagon se vide et le voilà toucher le sol sous ses pieds.

Il entend un coup de feu. Un homme tombe.

À l’entrée du camp, une inscription ARBEIT MACHT FREI, « le travail rend libre ».

Malgré le désordre et la précipitation, Lale se retrouve au côté d’Aron.

Le commandant Rudolf Höss leur souhaite la bienvenue.

Lale juge la scène surréaliste.

Comme un ballet absurde, tout le monde suit le même chemin d’enregistrement.

Le nazi est organisé !

Il sait que pour survivre dans cet endroit, il va devoir apprendre des règles différentes.

Rien n’est normal ici !

Tout le monde passe par le coiffeur.

Et toujours, des geôliers qui hurlent et frappent.

Un par un, ils se dirigent vers une table où un homme officie.

Lale est tatoué « 32407 », l’opération n’a duré que quelques secondes.

L’homme est efficace.

On les déshabille, on les parque et on leur donne des uniformes infects.

Bizarrement, plus que tout le reste, c’est le fait d’être marqué comme un animal qui fait monter en Lale la révolte.

Sans réfléchir, son dernier acte d’homme libre, est de prendre sa boîte d’allumettes dans la poche de son pantalon.

Il en craque une, avant de jeter ses vêtements fumants et sales sur le tas d’autres habits abandonnés.

À peine éloigné, que déjà des alertes au feu retentissent.

Il va vraiment devoir refréner cette vilaine habitude qu’il a, s’il veut faire de vieux os ici.

Pendant qu’on les trimbale d’un côté à l’autre du camp, Lale n’a de cesse de regarder ….. autour de lui.

Il sait que cette connaissance pourrait lui sauver la vie.

De nombreux Blocs sont en construction, des grillages sont électrifiés, mais surtout, il se rend compte que ce camp est gigantesque.

Lale et Aron se retrouvent au Block 7.

Il est affecté à la construction des toits sur d’autres Blocks.

La vue de haut, du camp, est différente, beaucoup plus étendue.

Certains chantiers en cours semblent différents des autres.

Il ne peut pas empêcher son cerveau d’essayer de comprendre ce qu’il voit.

À quoi ces bâtiments sont destinés, à quoi servent ces camions.

Les soldats russes, avec qui il travaille, lui expliquent les règles du camp.

Alors qu’il est là depuis quelques jours, il est le témoin discret d’un acte tellement infâme qu’il s’effondre.

On l’avait jeté dans la charrette des morts, Aron s’est arraché pour le sortir de là.

Il ne doit sa survie qu’au courage d’Aron et à « Pepan », le tatoueur, qui l’a soigné.

Pendant huit jours, les hommes de son Block se sont rationnés pour lui donner de quoi survivre pendant que Pepan le soignait avec les moyens du bord.

Au terme de sa convalescence Pepan lui explique ce qu’il fait et lui propose de travailler pour lui.

Lale accepte et son histoire commence.

Un mois plus tard, Pepan disparaît.

Lale devient le tatoueur (Tätowierer) du camp.

Il marque chaque humain qui arrive ici.

Les yeux rivés au sol, il travaille vite et bien en tentant de faire le moins de mal possible.

Surtout, ne pas les regarder dans les yeux.

Alors qu’il prend un bras tout menu, il lève la tête.

Il voit Gita.

Dès cet instant, il sait.

La jeune femme devient sa seule raison de vivre.

Il mettra tout en œuvre pour la séduire et lui faire une promesse folle.

L’aimer, se marier avec elle et fonder une famille ensemble dès que la guerre sera terminée.

Cet objectif dans cet enfer lui donne toute la force du monde.

Ils savent, sans l’ombre d’un doute, qu’ils sont faits l’un pour l’autre.

Dans ce camp où la survie n’est qu’une option, ces deux êtres humains vont vivre leurs passions par de brefs instants volés.

Quelque chose d’aussi improbable qu’une histoire d’amour arrive.

L’avis du traqueur :

Comme je l’ai déjà écrit par le passé, il y a les bons livres, ceux qui vous prennent les tripes, des romans coup de cœur et il y a des livres différents.

Ceux-là vous marquent pour toujours.

Les chouquettes d’or ont cette raison d’être.

J’ai conscience que mon avis est complètement subjectif et ne détient aucun critère particulier.

Ce n’est que mon ressenti.

Ma vision de ce qu’un auteur veut que je voie.

Ce texte en est l’illustration la plus parfaite. Un auteur qui retranscrit une histoire vraie.

Bien sûr, l’histoire est superbe, mais la narration est incroyable.

Il y a peu, j’ai parlé de la Seconde Guerre mondiale avec mes enfants.

Afin de tenter de leur donner quelques références, je leur ai parlé de titres de livres qui m’avaient beaucoup aidé dans ma manière d’appréhender cette période de l’histoire du monde.

L’un d’entre eux est Le journal d’Anne Frank.

Il y a eu d’autres livres, d’autres récits, mais ce livre, tout particulièrement, a bouleversé l’adolescent que j’étais.

À l’époque, quand j’ai terminé la dernière page du récit, mon imagination a fonctionné à plein régime.

Encore maintenant, c’est comme si j’entendais les portes qui éclatent sous les bottes des soldats qui défoncent les fausses cloisons.

Les nazis envahissent la cache en août 1944.

Tout le monde est déporté au Auschwitz.

Lale étant le tatoueur officiel du camp, peut-être l’a-t-il vue ou pas, je n’en sais rien, mais mon cerveau, lui, a fait le rapprochement.

Pour la biographie de Lale, je vous invite à faire vos propres recherches.

Servez-vous de l’Internet où tout est rapporté en long en large et en travers.

C’est vrai que cet homme a eu une vie dingue.

Heather Morris l’a côtoyé pendant trois ans où elle réussit à recueillir toute son histoire.

Elle arrive à retranscrire tout de manière sidérante. On est complètement plongé dans le quotidien de ce camp.

Lale craint d’être considéré comme un collabo pour avoir bénéficié de certains avantages dans le camp.

De nombreux moments sont marquants dans ce livre.

Sans vous donner le nom, sa rencontre avec un monstre hors du commun m’a fait trembler de la tête aux pieds.

Heather Morris, rends les choses tellement justes et réelles que je ressentais, la peur primale de Lale à côté de cet homme.

Alors, oui, cette histoire incroyable est tirée d’une histoire vraie.

Cela nous montre aussi, que parfois, en de rares occasions, des individus différents arrivent à se transcender et à dépasser des barrières normalement infranchissables.

Un livre qui marque et secoue l’ordre des choses.

Une histoire dans l’Histoire.

Ne jamais baisser les bras et surtout ne jamais oublier.

    CHOUQUETTE D’OR

    Le tatoueur d’Auschwitz de Heather Morris Éditions J’ai lu

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