Cyber games de Mark Zellweger

De par le monde, de nombreuses choses peuvent se produire.

En général, il y aura toujours quelqu’un pour le rapporter dans les médias locaux, histoire qu’ils dépêchent sur place un gus et une caméra avec une tête de vingt pieds de long.

Ils peuvent parler d’un sujet qu’ils ne maîtrisent pas avec une voix super-dramatique.

Ils remplissent leur une et leur ligne éditoriale en faisant des images pas chères.

Il n’est pas rare que l’on parle d’un rien, d’une broutille, à peine un événement.

C’est un peu comme le battement d’aile d’un papillon, et ses répercussions supposées ou encore d’un domino que l’on renverse.

Ça commence dans la ville d’Oxford.

Un black-out qui dure plusieurs heures.

On n’est plus dans le rien-là, mais, ma foi, ce sont des choses qui arrivent.

Certains cherchent à comprendre comment cela a pu arriver et surtout s’il y a eu des victimes.

À la suite du décès de sa femme, un homme est particulièrement touché.

Elle était sous un respirateur artificiel.

La machine dépend du courant. Sans courant, plus de machine et plus de respiration.

Tout le monde lui explique qu’il n’y a eu aucune incidence sur les complications survenues. Les sécurités ont pris le relais et ont assuré la relève.

Les médecins avaient connaissance que ce type de complication pouvait survenir.

Oui, mais même s’il n’y avait qu’un mince espoir qu’elle se réveille, il s’y accrochait.

Maintenant, c’est impossible. Sa femme est morte.

Cet homme n’était pas prêt à laisser partir sa femme. Il avait pris ses habitudes.

Il lui parlait encore la veille et là, il ne pourra plus le faire.

Il veut comprendre ce qui est arrivé et il va s’en donner les moyens.

Cela commence souvent d’un rien.

D’une personne plus pugnace que d’autres qui creuse parce qu’elle sent qu’il y a quelque chose à trouver.

Un grain de sable dans un formidable mécanisme qui peut venir tout détraquer.

Pour faire simple, l’homme ne croit pas à un accident technique.

Au Canada, c’est un train de marchandises rempli jusqu’à la gueule de matériel explosif et toxique qui déraille suite à des problèmes techniques.

D’autres événements arrivent.

Il y a une présentation devant le maître du Kremlin qui tourne court.

Le petit dernier des avions de chasse russes se crashe pendant un meeting et par un hasard malencontreux, le dernier avion de chasse américain se crashe à son tour.

Lors d’accidents de ce type, en premier lieu, on vise les hommes, puis la conception. Si on ne trouve rien, on finit par vraiment enquêter.

On trouve certaines preuves que des virus ont été infiltrés et ont tout fait partir en vrille.

Les gouvernements s’accusent les uns les autres.

Tout le monde fourbit ses plus belles armes rutilantes et ses plus belles menaces pleines d’indignation.

À défaut de lâcher des bombes, les gouvernements semblent bien décidés à déclencher une guerre cybernétique.

L’ONU commence à s’en mêler et à poser des questions.

Qui a fait quoi ? À qui profitent ces crimes et surtout qui manipule qui ?

Sword est l’unique réseau de renseignement indépendant et neutre de la planète.

Son boulot est de rester neutre pour garder la tête froide quand tout surchauffe.

Ils doivent garder l’équilibre sans se mêler des rôles des autres nations.

Sword va devoir faire face à des menaces qu’il n’a jamais connues depuis sa création.

Face à des pays remontés comme des pendules, un petit groupe d’individus même plein de bonnes intentions n’est rien.

Ils vont devoir penser vite et frapper fort.

Ses équipes vont devoir trouver qui est aux commandes d’une telle machination et qui veut leur perte.

Avis du traqueur :

Mark Zellweger est l’un des auteurs les plus prolixes sur un sujet très particulier.

Son credo ? Des romans d’espionnage très construits qui mêlent une actualité du terrain parfaitement traitée et de l’action à revendre.

Chaque histoire s’insère parfaitement dans la réalité de ce monde.

Dans Cyber games, il nous ouvre une porte assez peu connue.

Quoi que l’on dise, il n’y a que les geeks qui comprennent vraiment l’informatique et une grande partie de ces ramifications.

Nous n’utilisons que des programmes placés dans des gigantesques Clouds et qui sont en interaction avec d’autres programmes qui eux-mêmes interagissent dans l’Internet.

Zellweger nous ouvre une porte sur la non-connaissance que nous pouvons avoir avec ce monde abstrait qui n’est qu’une suite de nombres et la réalité cette nouvelle société.

Sans spoiler quoi que ce soit, il y a une scène particulièrement flippante parce que juste.

Un geek de génie qui travaille pour Sword se renseigne dans le Dark net.

Il est ce que l’on appelle un white hat hack.

Il travaille pour les gentils de l’histoire.

Il va même en dehors de ses fonctions en suivant son instinct.

Il cherche à humer les odeurs chelou du marigot humain qui cherche à faire du mal le plus efficacement possible.

Le white hat ouvre, farfouille, mais remet tout en ordre.

Pour la faire simple, un gus entre chez vous ; il regarde partout, tire des conclusions puis remballe ses gaules en laissant tout pareil.

Parfois, il passe un coup de polish pour faire plus propre. Si si c’est vrai, c’est un gentil garçon, ou une fille d’ailleurs.

À tout seigneur tout honneur !

Il y a son opposé, le fameux jumeau maléfique.

Le fameux black hat !

En même temps, un monde s’est créé devant nos yeux et comme partout, les tordus veillent.

Dans ce nouveau monde, il y a des endroits sublimes et magiques mais il y a aussi des endroits glauques avec des personnes dangereuses.

L’homme passe son temps à se faire la guerre depuis la nuit des temps.

Tout ce que nous faisons est connecté d’une manière ou d’un autre.

En attaquant un pays par le biais de son réseau, vous pouvez le mettre à genoux.

Un fêlé reste un fêlé.

S’il existe un moyen efficace pour faire de gros dégâts dans un pays, un continent ou le monde qu’il considère comme ennemi, il le fera.

Aujourd’hui, ce moyen est l’Internet parce qu’il nous unit les uns avec les autres.

Les Vadors du net sont au taquet.

Le black hat entre chez vous, met le bazar partout, éteint des aéroports, prend possession de nos bagnoles ou trouve un moyen de faire plonger les places boursières de tous les pays.

C’est une guerre qui peut nous faire retourner à l’âge de pierre d’un claquement de doigt.

Tous les pays de la planète ont crée leurs propres structures aux grandes oreilles avec des personnes qui passent leur temps à protéger toutes incursions mais toujours en essayant d’entrer chez le voisin, histoire de savoir ce qu’il prépare.

La guerre, même numérique, tue et commet les mêmes horreurs que les autres.

Certaines règles ont changé mais c’est toujours la même finalité.

La scène dont je parle est simple : un geek qui oublie à qui il a affaire.

Il sait où il faut aller pour ressentir l’atmosphère de son petit monde et anticiper ce qui pourrait arriver.

Il prend sur son temps libre de se balader dans le dark net. Pour ça, il prend un pseudo et fait tout ce qu’il faut pour ne pas être repéré.

Il commence à échanger.

Vu qu’il est intelligent, au bout d’un certain temps, il devine qui sont certaines personnes avec qui il entre en relation.

On reconnaît parfois à son style un auteur, un peintre ou plus généralement un artiste. Il en est de même pour les codeurs.

Ces personnes échangent des informations se protégeant et se prévenant des risques à venir.

Sauf qu’en faisant cela, ils oublient la première règle.

En loi de la guerre, il reste la première : pas de quartier et surtout pas de règles. Il faut juste gagner.

Tuer ou être tué.

Quand on travaille pour un service de renseignements, on est surveillé de près.

Certaines informations peuvent s’avérer dangereuses, voire préjudiciables à des intérêts du pays.

Le premier rôle d’un service de renseignements est de protéger sa population voire à utiliser ce qu’il sait pour placer son pays dans le meilleur des rôles.

Le geek a oublié que la guerre utilise des flingues et des services action.

En plus de créer une histoire parfaitement réaliste, l’auteur intègre de l’action et des rebondissements de tout premier ordre.

Mark Zelleweger a déjà écrit un certain nombre de romans qui l’installent dans son rôle d’auteur de romans d’espionnage.

Ses histoires sont très bien construites ; les trames narratives sont justes et les scènes d’action parfaitement chorégraphiées.

Ces livres sont parfaitement documentés et surtout justes.

Pourtant, il me manque le WAOOOO.

Attention, je suis embarqué par ces histoires et ces personnages, mais il me manque quelque chose.

Mes références en espionnages sont toujours les mêmes : Robert Ludlum, David Morrell, Tom Clancy, Ken Follett ou encore Jack Higgins et John le Carre.

Mes idées pour rendre ces romans encore plus prenants : les personnages doivent être plus développés et interagir avec et dans l’histoire.

Des histoires dans l’histoire, développer de la passion, des larmes et booster le palpitant.

Un roman sans histoire d’amour, pour moi, est une erreur.

Une histoire d’amour, quoi que l’on dise, donne une saveur plus passionnée dans un roman.

L’intégrer et la contrarier dans la structure narrative, voire en faire son alliée ou son ennemie le cas échéant.

Elle doit être présente pour enflammer tout le reste.

Quitte à envoyer du bois, lâchez la bête et regardez ce qui va arriver.

Un roman à dévorer comme des chouquettes.

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