Dernier désir de Olivier Bordaçarre
Mina et Jonathan Martin ont décidé de quitter la ville et sa folie pour une vie plus simple.
Un retour vers la terre, une nature plus juste, avec seulement ce dont ils ont besoin.
Sur les bords du canal du Berry, ils coulent des jours heureux avec leur fils.
Cette nouvelle vie leur convient. Ils prennent le temps de se parler et de s’écouter.
Ils se sont retrouvés et s’en réjouissent.
Alors qu’ils sont isolés et seuls au monde dans une région très tranquille, ils découvrent, un jour, qu’ils ont un voisin.
Un soir, il vient toquer à leur porte. Il les salue et se présente.
Il se nomme Vladimir Martin.
Il est leur parfait opposé.
Ils vivent chichement en ayant renoncé au surplus de leur vie quotidienne. Mina et Jonathan ont emménagé dans une ruine.
Ils ont raclé, frotté, gratté, couvert et peint tout ce qui existe dans la maison et il en reste encore.
Quand on n’a pas de sous, il faut des idées, mais aussi de l’huile de coude.
Ils ont tout refait. Leurs mains calleuses et leurs ongles cassés peuvent en témoigner.
Leur nouveau voisin est lui de l’autre côté de la barrière.
Vladimir un homme très élégant et séduisant.
Il transpire l’aisance et dégage un charisme magnétique qui se répand sur tout le monde.
Pour la petite blague, il leur fait remarquer qu’ils portent tous trois le même nom de famille : Martin.
Le couple s’amuse de la coïncidence. Ils sont aussi ravis d’avoir un peu de compagnie. Désormais, ils ne sont plus seuls.
Les jours passent, Vladimir a un comportement étrange.
Il passe de plus en plus de temps avec le couple.
Il se nourrit de leurs goûts, de leurs choix et de tout ce qu’ils ont installés ou peints dans leur logis.
Il semble copier les goûts du couple. Il s’imprègne des choix vestimentaires du mari.
Jonathan est un passionné de musique. Il a une pièce pleine à craquer de disques vinyles qu’il écoute sur des platines d’origine.
Vladimir devient mélomane, mais ne s’offre que du matériel dernier cri et neuf.
Les travaux que leur voisin a fait réaliser chez lui sont identiques à ceux que le couple a fait chez eux de leurs propres mains.
La différence notable tient dans le fait que Vladimir paie des entreprises pour obtenir la même chose.
Tout est parfaitement réalisé.
Il s’immisce dans leur vie, couvrant leur fils et Mina de cadeaux.
D’abord reconnaissant, Jonathan commence à s’en méfier et puis à carrément s’inquiéter.
Mina ne semble rien voir, pire, eux qui se parlaient de tout, commencent à se disputer d’un rien.
Mina semble désirer d’autres choses. Les disputes commencent à prendre de l’importance.
Comme le lierre d’une maison, Vladimir prend, se répand sans que Jonathan ne puisse rien y faire.
Qui est Vladimir ? Que veut-il vraiment et surtout pourquoi s’en prendre à eux ?
Avis du traqueur :
Une fable moderne sur la folie des hommes mais pas que.
C’est aussi un roman noir qui fait froid dans le dos.
Du suspense, il y en a, mais c’est surtout la reptation de Vladimir que l’on observe.
Cette façon qu’il a d’entrer et d’enserrer la vie du couple.
Cette manière qu’il a de se lover dans leur place. Il attend et serre.
On observe ce couple qui s’étiole.
On voit Vladimir qui dépose ses pièges à loups sur un chemin qu’il a déjà préparé.
En même temps, l’auteur soulève de nombreuses questions.
Certes, un consumérisme exécutif peut pousser aux pires extrémités, mais l’inverse est aussi dangereux.
Vivre hors-sol est compliqué, voire impossible.
Si votre enfant est le seul de ses petits camarades de classe à ne pas savoir à quoi, ressemble un jeu vidéo, il se met hors jeux.
Trouver un juste-milieu est difficile.
Tout comme ce couple de citadins survitaminés qui a passé une partie de sa vie professionnelle à courir partout pour, finalement, s’éloigner afin de se retrouver.
Ils ont manqué de se perdre à force de ne plus se voir.
Ils ont décidé de tout plaquer et de se séparer du superflu.
Mina et Jonathan ont choisi d’habiter dans un coin tranquille.
Jonathan prélève du miel bio tandis que Mina est devenue guide touristique dans le château du coin.
Les problèmes ne sont pas réglés pour autant, mais déplacés, presque oubliés.
Vladimir n’est qu’une mèche qui permet de faire exploser un baril déjà existant qui n’a jamais été évacué.
Un roman noir sur les non dits.
Des circonstances qui prennent des proportions excessives parce que l’on préfère mettre son mouchoir dessus.
L’ego et des principes éculés poussent certains à se taire en ruminant dans leur coin.
Rien ne disparaît complètement. Les problèmes ressurgissent un jour ou l’autre et apparaissent aux grands jours.
Il faut juste une étincelle ou un Vladimir !
Quand le trop-plein déborde et arrache tout.
Un conte moderne, dur et tranchant.
Dernier désir de Olivier Bordaçarre Éditions Livre de Poche
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