L’affaire des corps sans tête de Jean-Christophe Portes

Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur

1791, la révolution bat son plein. Les groupes se forment, les idées nouvelles fusent.

Mais tout cela est encore bien fragile. La famille royale est enfermée dans son château et sous étroite surveillance. Tous leurs faits et gestes sont surveillés de près.

Malgré tout, la vie continue, le peuple poursuit sa route, le crime aussi par la même occasion.

Trois corps sans têtes sont repêchés dans la Seine à quelques jours d’intervalle.

En ces temps troublés, personne ne semble y prêter intention en dehors du brigadier Picot et de son ami Bouvreuil, chirurgien-barbier de son état.

Le juge de paix, Peretat, ne s’intéresse pas à l’affaire.

Pourtant, Picot et Bouvreuil sentent que derrière ces morts, se cache une affaire bien plus compliquée. Ce ne sont pas des crimes de colère ou d’ivrognes.

On a tout fait pour que la gendarmerie ne puisse pas reconnaître les victimes.

Pourquoi ?

De par son expérience, Bouvreuil sait que ces trois cadavres ont été exécutés par la ou les mêmes personnes. Des entailles identiques, des blessures similaires.

Le brigadier Picot commence à tout ratisser autour des lieux de découvertes des victimes. Il cherche, questionne, secoue.

Quelques jours plus tard, il est retrouvé mort, assassiné. Bouvreuil en est sûr, son ami a été tué pour s’être rapproché de trop près des assassins.

Victor Dauterive, officier de la gendarmerie, est chargé par Lafayette, son mentor, d’arrêter Marat.

En effet, celui-ci, à travers son journal « L’ami du peuple » excite la populace, électrise les tensions.

« Les royalistes pourraient prendre leur revanche !»

Alors qu’il est sur le point de l’arrêter, Victor se rend compte de l’absurdité de sa mission.

Malmené par les Parisiens qui soutiennent Marat, il arrive à fuir.

Lafayette apprenant le refus de son protégé le désavoue sur-le-champ.

Pour Victor, cela ne suffit pas, trop de questions sans réponse, trop de rumeurs toutes plus folles les unes que les autres.

Il semblerait que de l’argent circule en masse sur les routes. Lui-même en a transporté bien qu’une jeune femme lui ait dérobé.

L’enquêteur, qu’il est, devine quelque chose de grave à travers ces mouvements de fond.

Danton et Robespierre se déchirent, il semble que tout le comité révolutionnaire reçoive de l’argent.

La corruption semble toucher tout le monde. C’est dans l’entourage des plus hauts dirigeants du pays que se trame les plus hautes trahisons.

Et il y a cette histoire des garanties de l’état sur des emprunts qui semble enflammer les esprits et exciter les plus sages.

L’officier plonge dans ce marigot pour trouver des réponses à ses questions. Pendant ce temps-là, Paris bruisse de mille voix.

Plus il avance, plus ses soupçons le confortent. Un complot se prépare.

Sa seule crainte, Lafayette est-il au courant ? Fait-il parti des responsables ?

Sinon, comment prouver à son mentor ce qu’il soupçonne ?

Avis du traqueur :

Un moment clé de notre pays et de notre révolution.

Un événement gravé au burin dans tous les manuels scolaires de France. Une reconstitution précise de ce qui se passa probablement ce jour-là !

Une mise en scène en « en direct» d’un moment précis qui fit basculer notre république d’un côté plutôt que d’un autre.

Un roman historique couplé à un polar parfaitement maîtrisé et structuré.

L’auteur plonge dans les arcanes d’une révolution qui est d’abord prise d’assaut par des gens avides, pressés de se remplir les poches.

Une vision moins romantique et plus réaliste de ce qui se passa.

Notre révolution dura plusieurs années, elle passa par toutes les couleurs avant de ressembler à quelque chose de solide. Il nous a fallu quatre cent ans et plusieurs grandes guerres pour en arriver là où nous en sommes.

Il est bon de se rappeler la lutte du peuple et ses colères quand on ne l’écoute pas.

Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur