Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer

Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur

Elle s’appelait Maria Magdalena Behrend.

Nous sommes à la fin du mois d’avril 1945. Avec son mari et ses six enfants, elle a décidé de s’enfermer dans le bunker de Berlin.

Harald, son septième enfant a été fait prisonnier, elle ne sait pas s’il est toujours en vie.

Elle est la première dame de l’Allemagne nazie. La guerre est perdue, l’armée les encercle. Les avions lâchent leurs bombes et les chars écrasent les ruines encore fumantes de ce qui devait durer mille ans.

Elle ne peut ni ne veut poursuivre sa vie après le national-socialisme. Elle refuse de laisser ses enfants grandir au milieu d’un monde qu’elle hait.

Bien que les bombes explosent autour du Bunker et que les murs tremblent, elle joue avec ses enfants. La chienne de leur chef a eu des chiots. Les enfants adorent jouer avec eux. Des cascades de rires cristallins rebondissent contre les parois grisâtres du bunker.

Ils courent dans les couloirs, inconscients de ce qui se déroule et de ce qui les attend.

Madga fait bonne figure auprès de toutes celles et ceux qui sont restés.

Albert Speer, le grand architecte de leurs rêves et ami de leur chef suprême, la supplie de le suivre. Il lui promet de prendre soin d’elle et de ses enfants.

Elle a décliné, même quand d’autres l’ont conjuré, en larmes, de laisser partir les enfants, elle n’a pas cillé.

Elle assiste au mariage d’Hitler et d’Eva Braun, participe à certaines réunions.

Elle se remémore certains moments de ces dernières années. Elle retrouve les instants clés qui lui ont permis d’arriver là où elle est aujourd’hui. Des souvenirs reviennent à la surface.

Et puis, il y a sa vie d’avant. Certains épisodes qu’elle a éliminés pour obtenir ce qu’elle a aujourd’hui.

Avec un certain cynisme, elle revoit Hitler s’entraîner avec un professeur de théâtre pour chacune de ses poses savamment préparées pour galvaniser les foules.

Elle regarde aussi tout ce qu’elle a dû faire pour évoluer et devenir la première dame d’Allemagne.

Elle se nomme Magda Goebbels, épouse de Joseph Goebbels, ministre de la propagande du III Reich.

Le deuxième personnage du roman est Ava.

Elle court les routes, les bois, les forêts.

Elle conserve le cylindre contre elle. Il est couvert de cuir afin de protéger des feuillets. Quelqu’un le lui a donné.

La jeune fillette le porte au plus près d’elle. Dans ce rouleau, des lettres qui retracent l’histoire d’hommes et de femmes victimes de la folie meurtrière des hommes.

La première personne à avoir commencé à écrire ces lettres est Richard Freidlaner. Il fut l’un des premiers à avoir été pris lors des rafles et ce ne fut pas un hasard.

Les premières lettres racontent son histoire. Il écrit à sa propre fille pour la supplier de l’aider. Elle en avait le pouvoir, mais elle décida, en toute conscience, de ne pas le faire.

À chaque rencontre que la jeune fille fait, la personne continue à étoffer les témoignages en donnant son nom et en racontant ce qu’il ou elle a vu et ce qu’il ou elle a fait.

Il y a des dessins, des poèmes et des lettres destinés à être transmis aux survivants.

Cette remontée vers la vie ne doit jamais faire oublier la mort de tous les autres.

Elle ne parle pas. Pour survivre dans le camp, elle devait rester cachée et surtout complètement silencieuse, quoi qu’elle voit ou qu’elle entende.

Avis du traqueur :

C’est probablement le roman historique le plus glaçant que j’ai lu depuis longtemps.

Un personnage central hante tout le long du récit.

On rencontre d’abord Ava et on la suit dans son périple. Une très jeune fille qui est née dans un camp et qui a survécu.

Avec elle, une femme qui la protège. Elles passent d’un groupe à l’autre. D’abord, embarquées par des soldats, elles arrivent à s’en sortir, toujours aidées par d’autres qui poursuivent le récit commencé par Richard Freidlaner.

Chacun raconte son histoire pour qu’elle soit racontée plus tard.

Ava tient ce cylindre de feuillets tout contre elle. Au fil des chemins qu’elle traverse, elle rencontre de nouveaux soldats, des photographes. Tous se mettent à lire les lettres et les témoignages.

Je ne connaissais pas l’histoire de cette femme. Ce livre me la fait découvrir et va aussi lever le voile sur un personnage aussi complexe que glaçant.

L’histoire méconnue d’une femme qui réalisa ses rêves en répudiant tout son passé y compris sa propre filiation.

Tout le monde l’appelait Magda, mais son nom complet était Maria Magdalena Goebbels.

Pour tous, elle était Magda. Elle fut le visage de la femme du III Reich.

Entourée de ses sept enfants, elle représentait le visage idyllique de la femme aryenne. Des enfants parfaits, des corps parfaits, une éducation parfaite et surtout une mère parfaite.

Ceci est son histoire.

    Coup de ♥♥♥♥♥ du traqueur

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