Des voisins si ordinaires de David Jackson

Chouquette d’or

Maria et Craig Devlin se lèvent comme chaque matin. Craig, comme à son habitude, déborde d’énergie. À peine a-t-il ouvert les yeux, il se dresse comme un ressort et file sous la douche en sifflotant le dernier air de musique qu’il a entendu la veille.

Pour Maria, c’est plus difficile, elle l’aime bien son lit. L’énergie de son mari l’agace parce que ce n’est pas juste. Elle aimerait bien rester encore quelques instants au chaud, sous sa couette.

À l’abri du dehors et du rythme infernal du quotidien.

Après quelques grognements de bête blessée et des gros mots bien sentis à l’intention du gros bêta qui chante sous la douche, elle s’arrache de son lit. Elle enfile sa robe de chambre et glisse ses pieds dans de grosses pantoufles molletonnées qui lui évitent d’entrer en contacte avec le sol glacé du matin.

Elle se dirige en souriant vers la chambre de la deuxième petite femme de la maison.

Poppy a six ans, ce petit ouragan rayonne sur leur vie depuis son arrivée. Un caractère bien trempé et une jolie frimousse.

Maria détecte une première anomalie. La porte de la chambre est grande ouverte. Poppy de laisse jamais cette porte grande ouverte.

Intriguée, Maria entre dans la chambre et allume la lumière.

Le lit de sa fille est vide. La couette gît sur le sol et son alaise est toute froissée.

Au sol, elle voit monsieur Huggle, le doudou de sa fille. Elle le traîne partout. Ce qui la frappe, en second lieu, c’est l’odeur de la chambre. Un effluve de produits d’hôpitaux qui remplace l’odeur douche et sucrée de sa fille.

Cette odeur la terrifie.

Que s’est-il passé ici ?

Saisie par la peur, Maria commence a appeler sa fille. Aucune réponse.

Elle se dirige vers le salon, peut-être que Poppy s’est sentie malade cette nuit et a préféré dormir sur le canapé en regardant un dessin animé. Le canapé est vide.

Maria appelle sa fille de plus ne plus fort. Elle retourne au centre de la maison et observe tout autour d’elle. Tout à coup, elle voit la porte de la véranda grande ouverte. Elle la ferme chaque nuit.

Son cerveau tourne à plein régime. Ses yeux poursuivent leur chemin pour tenter de trouver quelque chose, et, tout d’un coup, là, elle voit.

La porte de la maison. À la place de la serrure, il y a un trou.

Maria pousse la porte et se précipite dehors. Elle se met à hurler le nom de sa fille. Les voisins sortent alertés par les hurlements. Maria est rejointe par Craig quelques instants plus tard. Il comprend à son tour que leur petite fille a disparu.

Elle a été kidnappée chez eux, pendant qu’ils dormaient à quelques mètres d’elle et n’ont rien pu faire. Leur vie vient de basculer en enfer.

Malcolm et Harriet Benson sont un couple tout ce qu’il y a de plus normal. Ils sont heureux et vivent avec leur petite fille, Daisy, âgée de dix ans. Ils n’ont pas toujours eu la vie facile, mais, à force de travail et de persévérances, ils ont réussi à se construire un chez eux très agréable.

Daisy, leur petite fille, est une gamine adorable, jolie comme tout et très polie.

Le seul petit problème est que Daisy n’est pas vraiment leur fille. Ils l’ont enlevé quelques années plus tôt pour son bien. Depuis, elle vit avec eux. Le début a été un peu laborieux, mais à force d’efforts, ils y sont parvenus.

Depuis qu’elle est dans cette maison, Daisy n’a pas mis les pieds dehors. Les Benson ont aménagé la chambre pour qu’elle y fasse tout ce dont elle a besoin.

Pour l’anniversaire d’Harriet, Malcolm a décidé de franchir le pas. Il va passer à l‘acte. S’il doit le faire, c’est maintenant, après Harriet et lui seront trop âgés.

Après de longues recherches, suivant des critères bien précis, il a trouvé une sœur pour Daisy. Elle ne sera plus seule à la maison. Poppy et elle se ressemblent. La famille va s’agrandir. Daisy va aider Poppy à se faire à son nouveau foyer.

Elle pourra lui apprendre les règles imposées par Malcolm afin d’éviter ses terribles punitions.

Pendant ce temps, l’inspecteur Nathan Cody et l’enquêtrice Megan Webley arrivent sur les lieux de l’enlèvement.

La scientifique est sur place et prélève tout ce qu’ils peuvent trouver. Les journalistes qui flairent le sang sont déjà sur place et tentent par tous les moyens de trouver un scoop.

Après quelques heures de porte-à-porte et les analyses des éléments récupérés sur place n’ont rien donnés. Le kidnappeur n’a rien laissé. Pas la moindre fibre, pas le moindre indice, personne n’a rien vu ou entendu.

Une petite fille a été arrachée à son lit par un parfait inconnu sans que personne ne remarque rien.

Le chronomètre est enclenché, tic tac tic tac tic tac. Et s’il y en avait d’autres.

Avis du traqueur :

Je suis persuadé que les polars se gagnent sur les trente premières pages et vous savez quoi ?

C’EST GAGNE !

La force de ce roman tient dans sa simplicité. L’auteur arrive à nous décrire des situations tellement juste que l’on est pris par l’histoire dès les premières pages.

Il nous prend à la gorge et ne nous lâche qu’à la toute fin.

L’auteur construit patiemment la psychologie des personnages et nous glisse des petits morceaux de leur vie au fur et à mesure. Il les rend aussi vivants que possibles. Ses descriptions fluides les humanisent. Les personnages ressemblent à nos voisins, nos collègues de travail.

Les enquêteurs qui travaillent sur le crime ne sont pas des génies et les indices ne donnent pas de solutions miracles.

Ils travaillent avec ce qu’ils ont. L’auteur nous fait vivre chaque moment du point de vue des protagonistes.

On est avec elle quand Poppy se fait enlever, on est avec Daisy quand elle aide Poppy dans sa nouvelle vie.

On découvre Malcolm et Harriet et surtout leur manière de vivre. On découvre petit à petit cette famille dysfonctionnelle et le comment du pourquoi.

On reste scotché dans cette chambre auprès des filles qui tentent de survivre dans leur nouvel environnement. On les voit réagir aux réactions délirantes de Malcolm. On s’accroche à leurs côtés.

On est emporté par les tourments de la famille de Poppy qui tente de survivre au pire.

On suit les enquêteurs et le stress écrasant qu’ils vivent à chaque instant. Plus les jours passent, plus le stress les accable.

Le temps joue contre eux.

Une chouquette d’or redoutable et scotchante.

    Chouquette d’or

    Des voisins si ordinaires de David Jackson Éditions City

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