Juste après la vague de Sandrine Collette

Un volcan s’est effondré dans l’océan. Une gigantesque vague s’est formée et s’est précipitée sur les habitations.

L’eau a tout emportée sur son passage.

Maisons, humains, bêtes, tout a été arraché, englouti et disloqué.

Six jours déjà que le monde a été bouleversé, six jours que l’eau a transformé le paysage. Çà et là, on observe des objets flotter, des bouts de bois ou des corps gonflés par les gaz qui crèvent la surface et sont exposés aux vents.

Il n’y a que de l’eau à perte de vue.

Sur une butte, une grande famille de onze personnes tente de survivre après la charge saline.

Pata, le père, Madie, la mère. Les neuf enfants Liam et Mattéo les aînés, Louie un garçon de 11 ans à la patte folle, Perrine qui a un œil aveugle, Noé 8 ans qui fait plus petit que son âge, Emilie 6 ans, Sidonie 5 ans, Lotte 3 ans et reste la petite Marion 1 an.

Louie est le seul à avoir vu l’énorme vague se former et arriver à une vitesse folle.

Pétrifié tout d’abord, il a couru ventre à terre vers la maison, fermant à triple tour la porte pour tenter de bloquer la gueule du monstre qui venait dans leur direction.

La nuit, il la revoit et l’entend se rapprocher de lui. Elle obscurcit le ciel et fait éclater toutes les vitres de la maison.

C’est leur situation géographique qui les a sauvés.

Cette fichue colline qu’ils devaient grimper après l’école et qui les exténuait.

Cette pente qu’ils ont tant maudit a été leur dernier salut. Elle leur a permis de se sauver de la vague.

Face au déferlement de mère nature, tout le monde s’est retrouvé pris de vitesse.

Ils ne sont vivants aujourd’hui que parce qu’ils sont plus haut.

Six jours où Pata a observé le niveau de l’eau en espérant qu’elle se retirerait.

Six jours que Madie, a organisé le rationnement.

Heureusement, pour les aider, ils ont trouvé un petit îlot herbeux, pas encore recouvert par les flots, sur lequel ils ont trouvé des pommes de terre.

Seulement l’eau ne se retire pas. Pire, en plaçant des repères, tout le monde se rend compte que l’eau monte. À ce rythme, elle va tout engloutir voracement.

Il faut qu’ils partent pour les hautes terres. Ils doivent fuir pour tenter leur chance et sauver leur famille.

Depuis l’évènement, Pata remet en état la barque qui a été percée par les débris projetés par les flots.

Le trajet jusqu’aux hautes terres sera long. Six à huit jours au minimum. Il faudra ramer et ramer encore.

Pata et Madie sont devant un choix impossible !

Avis du traqueur :

Comment désigner les enfants que l’on va laisser sur une butte en sachant qu’elle sera recouverte d’eau à coup sûr avant qu’ils n’arrivent à bon port ?

Comment décider d’abandonner à une mort certaine certains de ses enfants ?

S’ils ne choisissent pas, toute la famille disparaîtra…

Sandrine Colette est une auteure atypique qui aime jouer avec la force des éléments et les caractères.

Et nous faire grincer des dents.

On ne sort jamais de ses romans tout à fait comme avant.

Elle malmène les organismes et les âmes. On se retrouve tout courbaturé et plein de bleus partout.

Elle ne met aucune barrière à son imagination.

Elle s’affranchit de tous les ordres et principes pour laisser l’histoire se développer.

L’auteure arrive toujours à sortir de son chapeau une situation extrême qu’elle tord dans tous les sens et développe en poussant chaque personnage jusqu’au bout du bout.

Dans cette incroyable histoire, on découvre une famille heureuse, pleine d’enfants, de rire et de joie.

Ils ont survécu à une catastrophe, mais se trouvent obligés de choisir parmi ce qui leur est de plus cher.

Collette varie la narration. Elle passe d’un personnage à l’autre. Elle nous permet de coller au plus près du réel pour nous donner un point de vu réfléchi sur les conséquences et les réactions primaires de chacun.

Tous les personnages donnent leur point de vue et les raisons de certaines décisions.

Madie refuse de trancher.

Elle veut pouvoir le reprocher au père.

Le père, lui, qui n’a rien pu faire contre la vague, tente par tous les moyens de faire survivre sa famille.

Laisser sur place certains et leur envoyer les secours tout en sachant que, passés quelques jours, tout sera recouvert.

Pata pense au voyage infernal qu’ils vont entamer. S’ils veulent le réussir, le poids de ce que contient la barque est vital, mais pas que.

Avis du traqueur :

Les personnes présentes dans l’embarcation auront toute leur importance pour la faire avancer. Sans moteur, c’est avec les rames qu’ils devront mener leur embarcation.

L’auteure décrit un voyage contre les éléments et pour la survie. Elle décrit la force groupée d’une famille qui se bat pour survivre.

On a aussi le point de vu de ceux qui restent et qui attendent les secours tout en sachant que la mer monte inexorablement.

Une vue à 360 degrés. Une étendue d’eau à perte de vue et rien d’autre.

L’impact du soleil sur la peau. La pluie qui s’infiltre partout et qui les glace. Le vent les bouscule et secoue leur bateau. L’air glacial de la nuit les encercle.

Aucun endroit où fuir, nul endroit où se réfugier.

Et cette braquasse sur laquelle ils ont réuni tout ce qu’ils pouvaient pour arriver aux terres hautes.

Que faire si les éléments de déchaînent….

Rien qu’une étendue d’eau et rien d’autre à part des remords et de la culpabilité….

À dévorer comme les chouquettes, sans modération.

Juste après la vague de Sandrine Collette Éditions Denoël

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