Laisse le monde tomber de Jacques Olivier Bosco

Dans cette cité-dortoir, peu d’espoirs sont permis.

Depuis longtemps, les tours vivent en autarcie. Oubliées pour mieux cacher des aberrations d’un système vicié par des hommes malhonnêtes.

Pour les habitants de la cité, pas d’horizon à part des barres, du gris et du désespoir.

Aucune vue qui ne propose autre chose que leur quotidien. Ils sont encerclés par des barres grises ou même les lois ont dû être réinventées.

Un ciel sans étoiles et sans espoir et sans vie.

Pour celles et ceux qui y vivent, un seul objectif, en partir et vite pour ne pas être pris par la gangrène.

Pour celles et ceux qui restent, pas de rêves à avoir. Il faut juste faire avec et survivre par tous les moyens.

Dans cette banlieue parisienne, un meurtre atroce est commis.

On suit Jef, Hélène et Tracy, deux flics de quartier et une flic d’élite qui traquent les bandes organisées.

Jef et Hélène ont été salement malmenés par la vie. Aussi cabossés qu’ils soient, ils avancent.

Ils sont appelés sur une scène de crime.

C’est un gamin qui a été retrouvé mort. Le corps est mutilé.

Il a été tué par un chien puis démembré par des mâchoires puissantes.

Tous ceux arrivés sur place ont rendu ce qu’ils avaient dans le ventre.

À ce stade, la scientifique ne trouve rien.

Les tours, qui les entourent, grondent et peuvent exploser à tout moment.

Chacun se soigne comme il le peut. La picole ou la cogne, c’est au choix.

Par un tour de passe-passe, les policiers arrivent à conserver l’enquête entre leurs mains. Ils vont devoir faire vite.

Ils plongent au plus profond des entrailles des sous-sols de la cité et prennent tous les risques pour trouver quelque chose.

Un deuxième corps est retrouvé.

C’est une femme; elle a été tuée par la même bête que l’enfant.

Mêmes blessures, mêmes déchirures, mêmes horreurs, elle aussi.

C’est un chien a fait ça.

Mais il semble que la bête ait été dérangée dans son œuvre meurtrière. Les policiers ont peut-être trouvé quelque chose.

Ce n’est pas un chien ordinaire. Il n’entre pas dans la catégorie des chiens qui se battent dans les arènes de la cité.

Celui-là a été programmé pour tuer et obéir.

C’est une machine féroce programmée pour tuer sur ordre. Il est contrôlé par quelqu’un qui utilise les dernières technologies militaires.

L’animal a un maître qui a décidé de s’en prendre aux habitants de cette banlieue.

Et puis, il y a les Parnassiens qui entrent dans la danse.

On découvre Lucy, la flic d’élite, qui s’ajoute au duo de Jef et d’Hélène.

À eux trois, ils vont devoir stopper l’homme qui exécute de sang-froid et semble bien décidé à poursuivre son massacre.

Avis du traqueur :

Un roman noir, âpre qui prend à la gorge.

Il nous scotche par des scènes qui figent le sang dans nos veines.

Ça, c’est histoire de nous dépeindre le tableau d’une société qui a oublié l’humain.

JOB nous jette dans le bain. Il aime déranger et présenter des faits sans édulcorer ou bonifier. Quelqu’un qui se fait descendre, c’est moche !

Mettre des mots sur des faits, aussi insupportables qu’ils soient, les rend réalistes. La société préfère les rendre plus jolis pour en faire de l’art.

La mort reste la mort et quand elle est violente, elle est plus sanglante et plus agressive. Elle a une odeur, des bruits…

Encore une fois, JOB se place là où je ne l’attendais pas.

Il décide de montrer une France que l’on cache sous le tapis.

J’avais complètement craqué pour Brutale et Coupable et voilà qu’il me propose quelque chose d’encore très différent.

Il propose de nombreux personnages.

Je dois reconnaître que pendant qu’il installe tout ce petit monde, il m’est arrivé de me mélanger un peu.

Là encore, il faut faire confiance à l’auteur. Quand tout le monde est en place, il lance les turbines, le jet nous embarque dans une série de loopings dont on sort groggy.

La deuxième partie du roman permet de densifier les protagonistes et de mieux les comprendre.

La dernière partie nous embarque dans un finish plein de sauvagerie, de folie où tout le monde se réunit pour sauver ce qui peut l’être.

C’est aussi un moyen de poser devant nos yeux les tenants et les aboutissements de l’histoire complète. Bosco donne des informations sans donner un avis plutôt qu’un autre.

Il donne des faits et propose des personnages qui ont été confrontés à des actes violents qui les ont transformés.

Certains sont devenus des machines à tuer, mais pas tous.

Les romans de Jacques Olivier Bosco sont autant des expériences de lecture que des expériences de ressentis.

On sent, on entend et on écoute. Tous nos sens sont en éveil.

Le moindre halètement se glisse vers nos cerveaux.

Le film tourne, les personnages remplissent l’écran et l’action se déroule sur la pellicule que l’auteur a développée.

On est dans de l’urbain et de l’humain.

Les policiers présentés sont déroutants par leur personnalité, mais surtout leur volonté d’aller au bout.

Qu’importe ce qu’ils s’infligent, le boulot doit être fait.

Un dévouement qui ne doit rien au hasard.

La vie les a esquintés, malgré cela, ils veulent vivre et se rendre utiles.

Pour quelques-uns qui choisissent la mauvaise voie, il y en a d’autres qu’ils arrivent à sauver.

Rien que pour ceux-là, le jeu en vaut la chandelle.

L’effet domino peut agir pour peu que l’un des dominos soit lancé. Même si pour cela, il faut perdre la vie.

Si on veut donner du sens à sa vie et à toutes les douleurs vécues, il faut se battre jusqu’au bout pour que ceux qui restent gardent leur humanité.

Mangez des chouquettes sans modération !

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