Le petit Lebanski de Stéphane Chamak

Victor Lebanski est un drôle d’oiseau.

Du haut de son mètre quarante-sept, il dégage une énergie et une volonté hors du commun. Propriétaire d’un Pub, le Fender, il touche un peu à tout.

C’était son rêve. Le concept du Pub, une scène et des nouveaux groupes qui viennent pour une série de concerts. Pendant ce temps,

Victor et ses camarades de jeux servent autant de bières et autres alcools demandés que possible, histoire de gagner un peu de blé. C’est l’un des problèmes qu’il a. Gagner plus de sous.

Pour ouvrir son affaire, il a dû emprunter à un prêteur sur gages qui a tendance à te péter les rotules si tu ne le rembourses pas dans les temps.

Victor est en retard de paiement. Il doit plusieurs dizaines de milliers d’euros à un fêlé du bocal. Le pire étant qu’il n’a même pas l’ombre d’une idée pour gagner un euro.

Bref ce soir, il est un peu tendu, alors quand pour la énième fois, un abruti le traite de nain, (il fait deux centimètres de plus) il lui saute dessus « Boum, quand notre cœur fait boum ».

Le gus est en bouilli, à l’hôpital, et les flics l’ont embarqué. Sur le coup, il se dit que ses problèmes ne pourraient être pires.

Brusquement, les flics le laissent sortir, tout juste, s’ils ne s’excusent pas.

Alors qu’il respire le bon air de la ville pleine de particules fines, il se cogne contre une montagne noire, taillée comme une armoire normande qui l’invite poliment, mais fermement, à entrer dans la jolie limousine.

Assommé par la nervosité et dorloté par les sièges autos ainsi que le ronron des amortisseurs, il s’endort.

Victor sort de son sommeil quand la voiture s’arrête. Ils sont à Fontainebleau.

Devant lui, un gigantesque manoir qui fleure bon la fraîche.

Il passe les portes monumentales et longe des couloirs qui ruissellent d’œuvres d’art. On peut être pauvre comme Job et avoir un peu de culture !

Une voix se fait entendre. C’est Paul Brochet, des entreprises Brochet. Un des hommes d’affaires le plus influent du pays. Il y a des photos de lui partout avec des personnages politiques de premier plan. Son entreprise gère des centaines de milliers d’emplois et brasse des millions.

L’homme a du charisme, il sait porter un costard à trois mille balles. Non, parce que certains, même avec des costards qui coûtent une blinde, ne ressemblent à rien. C’est un peu comme le talent, tu en as ou pas, basta !

Le guignol que Victor a envoyé à l’hôpital a été placé dans le coma et on ne sait pas s’il va s’en sortir. Pour couronner le tout, l’homme a été missionné par Paul Brochet himself pour retrouver son fils. Du coup, il faut le remplacer, heu, l’enquêteur, pas le fils.

De toute façon, Brochet a déjà deux fils. Il y en a un, l’officiel, qui attend patiemment que papy prenne sa retraite pour avoir les mains libres, mais il en existe un autre. Un pur, un qui sent bon, la seule personne propre dans l’entourage de Brochet. Il s’appelle Axel. Victor va devoir le retrouver.

Victor lui explique qu’il n’a aucune idée de la manière de retrouver quelqu’un, sans compter qu’il se demande pourquoi il lui demande à lui.

D’abord, parce que Brochet sait que Victor a un besoin rapide d’argent, sinon sa boîte coule et ses rotules se retrouvent en morceaux; du coup, il sera motivé. Ce n’est pas la seule des raisons. Il y a quelque temps, Axel a joué sur la scène du Fender. C’est un guitariste de génie, complètement lunaire. Un musicien comme il en existe peu. Victor avait été impressionné par ce guitariste satellitaire.

Un musicos qui l’avait bluffé comme jamais encore.

Il a quatre jours pour le retrouver, il faut faire vite. Il sera grassement récompensé. Dix pour cents tout de suite, le reste quand le fils prodigue sera de retour au bercail

Oups, il va falloir faire vite. En plus d’échapper au prêteur sur gages, il y a l’autre fils, Calvin Brochet, très au courant de ce que son père est en train de faire. Il s’est engagé à le faire échouer et est prêt à tout pour ça.

Pour l’aider dans sa mission, Paul Brochet lui colle Zola, un garde du corps et chauffeur un peu particulier. Un trans-genre narcoleptique qui ne passe pas inaperçu et qui passe son temps à gerber, pas de bol tout de même.

C’est un peu comme de faire mumuse avec des ours blancs avec des cure-dents.

Un quatrième homme entre en jeu, c’est Ragnar. Il est serbo-croate et tueur à gages. Son travail est d’exécuter et il est très efficace. Un drame l’a marqué. Il est défiguré et une curieuse maladie semble grignoter son corps chaque jour, un peu plus. Ce sera son dernier contrat, alors autant le faire bien.

Parfois, quand il dort, il se souvient de sa vie d’avant, la musique, notre tueur est un mélomane, chic !

Faisons le point, Victor doit trouver un guitariste complètement perché haut et est cerné par des fauves qui ne rêvent que de le démembrer.

La force de Victor est déjà de ne jamais baisser les yeux, mais surtout, c’est la famille qu’il s’est constitué. Les trois personnes qui travaillent au Fender avec lui.

Entre la lionne et les deux olibrius qui l’entourent, il devrait y arriver.

Victor, ce n’est pas que le Fender, c’est aussi une drôle d’histoire avec un père atypique, un peu trop pencher sur la bibine et une mère qui les a plantés à sa naissance. Une blessure toujours vive, toujours pleine de douleur.

Un père taiseux qui tout en étant là, ne l’était pas. Une souffrance qui résonne dans tout son corps qu’il dissimule sous un caractère d’ours mal léché.

L’enquête va l’entraîner dans des endroits aussi différents les uns des autres et le confronter à des hommes redoutables, capables de tout.

Avis du traqueur :

Les balles sifflent à nos oreilles et les coups pleuvent pour percuter les chairs. Ça va chauffer sévère !

Un roman type série noire qui est beaucoup plus complexe que ce qu’il apparaît de prime abord. L’auteur construit une enquête bien tordue pleine de rebondissements et des scènes d’action comme si on y était.

C’est aussi l’histoire d’un homme passionné par la musique, aux goûts multiples et variés.

Chamak intègre une relation père-fils très touchante qui mêle la tristesse et la douleur. Certains passages sont vraiment très prenants.

Stéphane Chamak aime les mots et le verbe. Dans ce roman, il se fait plaisir en jouant avec le style série noire tout en mettant son style fleuri.

Une association de genres et de rythmes réussis. Mon seul petit bémol, à part un début en fanfare, j’ai trouvé quelques longueurs parfois dans sa volonté de fignoler la présentation des personnages.

À vouloir tous les présenter dès le départ, il développe des passages un peu longs qui m’ont ralenti dans ma lecture.

Un humour décapant et des saillies verbales parfois hilarantes.

Un livre à découvrir et encore merci.

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