Lord Gwynplaine de Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal

Le jour de ses fiançailles, Erwan Le Dantec est arrêté et jeté en prison. Il ne sait pas de quoi on l’accuse, juste qu’il a été dénoncé !

En quelques heures, il passe d’un statut de jeune homme qui entre dans la vie active avec la plus jolie fille de la ville et un avenir radieux à celui d’un prisonnier jeté dans un cul-de-basse-fosse.

Il sort de sa cellule encadrée par des militaires. Ils le jettent dans un avion, escorté par deux gendarmes mobiles, taillés comme des armoires normandes.

Malgré le stress ou à cause de celui-ci, il s’est endormi pendant le transport après avoir observé la direction que l’avion prenait.

Il est tiré d’un sommeil sans rêve, sorti de l’avion et transporté dans un hélicoptère.

D’autres personnels l’attachent et l’appareil décolle. Le bruit est assourdissant et assommant. Pendant le voyage, Erwan tente de voir la direction qu’ils prennent. Et toujours les mêmes questions qui s’entrechoquent dans son crâne.

Que fait-il là ?

Et pourquoi tente-t-on de le faire disparaître ?

L’hélicoptère atterrit dans une grande trouée, cernée d’une forêt tropicale. Selon la direction qu’ont pris les différents appareils qui l’ont transporté ici, Erwan pense savoir où il se trouve : la Guyane Française.

Pendant qu’il descend de l’appareil, il regarde tout autour de lui. C’est un stalag version française.

Il aperçoit des baraquements très éloignés les uns des autres. Pour le reste, c’est comme s’il se trouvait sur la lune.

Il n’y a pas besoin de barreaux ou de barbelés, la densité et la dangerosité de la forêt tropicale est une barrière infranchissable. Sans compter les gardes et les chiens, rien ne peut sortir d’ici sans leur accord.

Il est enfermé dans un baraquement spartiate, sans électricité et nourri de pâtée pour chiens, il dépérit. Il n’a de contact avec personne. L’éloignement des baraquements empêche tout contacts entre détenus. C’est une prison secrète où on envoie des prisonniers que l’on veut oublier et voir disparaître sans bruit.

Dès que la nuit tombe, Erwan tente de comprendre qui l’a envoyé ici.

Bien qu’il soit naïf, il se doute qu’il a dû voir ou entendre quelque chose qu’il n’aurait pas dû. Il se souvient parfaitement de sa dernière mission comme pilote.

Le 24 octobre 1993, il avait posé l’appareil sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. On l’avait détourné de la destination initiale, c’est-à-dire Toulouse-Blagnac.

La compagnie Jetfret International avait affrété la société Parrel Logistics SA, venant de Goma, République démocratique du Congo, avec un arrêt à Syrte, en Libye, pour une escale technique.

À Syrte, le commandant Leclerc avait un rendez-vous sur place.

Il a quitté l’avion. Tout le monde a entendu des détonations. Deux gradés de l’armée libyenne l’ont ramené gravement blessé.

Leclerc avait pris deux balles dans le corps. La situation sur place était dangereuse pour tout le monde. Ordre de la sécurité libyenne, il fallait dégager.

Aucune négociation n’est négociation possible. En tant que copilote, Erwan a pris les choses en mains. Il a décollé rapidement afin de ramener tout le monde sain et sauf à la maison et d’assurer la bonne livraison du fret.

Leclerc est mort dans l’avion. Juste avant de mourir, le commandant lui a remis une petite enveloppe, probablement une clé USB, à remettre à un certain Chichignou.

Les jours passent, Erwan tourne en rond. Il pense à Olivia, la femme de sa vie, celle qui hante ses nuits. Et Job, son père, tellement dépendant de lui. Que deviennent-ils ?

Un matin, il reçoit l’ordre de désherber tout autour de son baraquement. Les soldats lui demandent aussi de creuser des rigoles pour faire couler l’eau quand les pluies tropicales s’abattront sur le camp. En creusant, il en profite pour regarder autour de lui. Il aperçoit certains prisonniers.

L’un d’entre eux retient son attention. Il semble très âgé. Ses manières de bouger et de se déplacer sont atypiques. L’hélicoptère transporte le ravitaillement et les soldats.

La nuit tombe, tout le monde rentre dans les baraquements. Les semaines et les mois passent. Erwan s’effondre, il va mourir ici. Un matin, il se réveille et se rend compte qu’il ne voit presque plus et entend à peine.

Une nuit, alors que tout semble l’abandonner, il sursaute. Il semble entendre un léger grattement. Le jour passe, il ne mange pas, ne bouge pas. La nuit tombe enfin, encore les mêmes grattements.

Quelque chose est en train de se produire dans ce trou à rats. La troisième nuit, les mêmes bruits recommencent. Erwan se décide à bouger et tente de répondre. Un semblant de dialogue s’établit. Il a du mal à parler. Il découvre son interlocuteur.

C’est le même individu qu’il a vu dehors, lors d’une de ses rares sorties. L’homme est âgé, mais ses yeux brûlent d’intelligence. Il est là depuis longtemps maintenant. Il se fait appeler l’abbé Vargas. Il a été responsable du blanchiment d’argent de Pablo Escobar.

Après un revirement de son patron, il a été obligé de quitter le pays et est venu s’installer en France où il s’est fait ordonner dans une petite église. Sa tête étant mise à prix, quelqu’un l’a dénoncé.

Connaissant tous les vilains petits secrets de gens influents, aussitôt arrêté, aussitôt jeté dans ce trou.

Il a eu tout le temps d’imaginer des centaines de manières pour quitter cet endroit. Les seuls plans qui fonctionnent sont à deux. Ils vont devoir s’entraider et se faire confiance. Avant, ils doivent apprendre à se connaître. Erwan est avide de toutes nouvelles connaissances.

Vargas fait déjà le point sur les raisons de la présence d’Erwan dans ce camp. Qui a bien pu l’envoyer ici et surtout pourquoi ?

Jours après jour, année après année, ils commencent à comprendre et tirent des conclusions sur les personnes impliquées dans son incarcération.

Pendant ce temps-là, les protagonistes jouissent de toutes les réussites.

Les années filent, Erwan est une éponge sur patte et Vargas un enseignant brillant.

L’abbé lui apprend plusieurs langues, des sciences, les différentes philosophies et l’économie mondiale. Il lui ouvre l’esprit sur un monde qu’Erwan ne soupçonnait pas.

Vargas fait une première crise qui manque de le tuer. Il parle à son élève d’une gigantesque somme d’argent cachée qui les attend dehors. Une deuxième crise laisse l’abbé à moitié paralysé.

Il sait que la troisième crise le tuera. Des membres de sa famille sont morts de cette étrange maladie. Il donne à Erwan de plus en plus de détails pour leur évasion.

La troisième crise le tue. L’abbé est mort, laissant Erwan à nouveau seul, mais riche de tout son enseignement. Il sait comment s’évader. Il aura passé quinze années de sa vie dans cette prison, quinze années à parfaire sa vengeance.

Maintenant, ils vont payer. Avant toutes choses, il doit partir d’ici et trouver ce fameux trésor. Dès qu’il sera en possession de cet argent, il mettra en place la vengeance qu’il a pris le temps de mettre en place. Il va tout broyer sur son passage.

Avis du traqueur :

Le Comte de Monte-Cristo est probablement la vengeance la plus romanesque et la plus aboutie jamais écrite.

J’ai lu deux romans qui ont été adaptés à l’histoire du Comte de Monte-Cristo de nos jours. L’île du Dr Mallo de Stéphan Fry et Talion, le Monte-Cristo de Christian de Montella, Jacques Fansten et Louis Gardel.

Seul petit bémol, les auteurs passent peu de temps pendant l’apprentissage d’Erwan Le Dantec avec l’abbé Vargas. D’un autre côté, ils sont parfois un peu trop longs sur certains passages de la vengeance.

Malgré tout cela, c’est une histoire très bien adaptée qui nous accroche et franchement, vous allez vous régaler.

     Lord Gwynplaine de Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal Éditions Albin Michel

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